J’ai commencé à concevoir les « jeux de dessin » avec des groupes d’enfants dont les plus jeunes avaient du mal à rester concentrés pendant une heure et demie. Si c’était un moyen de faire faire une activité amusante aux plus petits, cela me permettait aussi de proposer aux plus grands de dessiner sans enjeu ni réflexion. En effet, pour certains, le résultat compte beaucoup et la spontanéité du dessin se trouve parfois limitée par la frustration de ne pas toujours réussir à réaliser ce qu’ils souhaiteraient. Le concept du jeu annule cet enjeu et me permet de leur proposer des exercices qu’ils refuseraient hors de ce cadre.
Depuis, j’ai souvent recours à cette proposition avec un enfant ayant une capacité d’attention moindre, à la veille des vacances quand tous sont surexcités ou, au contraire, quand ils prennent l’atelier tellement au sérieux que la frustration se généralise.
Le premier jeu que j’ai conçu était celui du dessin rapide, où l’on doit dessiner « n’importe quoi », très vite, en une minute. À la foi pour qu’il n’y ait pas de comparaison possible et pour les initié aux œuvres partagées, on s’y échange le feuilles à chaque tour, de façon à ce que tout le monde ait dessiné sur chacune.
Le dessin rapide
Cela donne souvent des réalisations surréalistes qui mélangent les univers d’enfants parfois très différents, ce que j’aime beaucoup. Par la suite, je réutilise parfois le principe dans des créations à plusieurs mains plus réfléchies.
Cette année, nous avons également reproduit le principe avec une sculpture. Sur la base d’un personnage, chacun devait rajouter un élément : œil, bouche, oreille, bras, jambe, queue, tentacule… la peinture est en cours de finition.
Un second jeu que j’affectionne mais que je ne propose pas aux enfants susceptible de craindre un échec éventuel a été nommé « la dictée de dessin ». Chacun leur tour ils doivent « dicter » aux autres un élément qu’ils doivent dessiner.
Dictée de dessin
Ce jeu présente l’intérêt de faire dessiner à chacun des élément qui ne figurent pas dans on propre imaginaire, puisqu’il vient d’un autre enfant. J’ai moi-même énormément appris grâce à l’illustration ou aux cours qui m’obligent à dessine des choses dont je n’aurais pas eu l’idée. J’utilise ce jeu comme une variante de ce principe adaptée aux enfants.
Cette année, l’un des groupes d’enfants de Lubersac apprécie énormément le jeux, et nous finissons beaucoup d’ateliers par l’un d’entre eux. Ils me demandent d’en concevoir de nouveaux et je m’y emploie avec plus ou moins de succès selon les jour.
Dessiner avec des règles bizarre
Chacun on tour, on suggère une règle spécifique pour dessiner un élément : les yeux fermés, de la mains gauche (ou la droite pour les gauchers), avec le crayon dans la bouche ou en le tenant avec une paire de ciseaux…
Dessin guidé
Il s’agit d’un jeu en équipes où l’un doit guider l’autre pour dessiner un élément prédéterminé en lui indiquant les formes. Par exemple : « dessine un rond ; deux triangles collés au rond, au dessus, avec la pointe en haut ; un petit triangle avec la pointe en bas au milieu du rond ; deux petits ronds au dessus du petit triangle ; trois traits de chaque côté du petit triangle, horizontaux : c’est une tête de chat ! »
Dessin tiré au sort
Pour les dessins tirés au sort, on met de morceau de papier avec sujets, verbes ou compléments dans trois bols, et on tire un papier de chaque bol. Chacun dessine, en petit et en temps limité, puis on passe la feuille au voisin avant de tirer de nouveau.
Pour le premier test de ce jeu qui a eu beaucoup de succès, les propositions étaient :
- Des renards qui courent avec des amis,
- Une sorcière qui mange dans un pays de bonbons,
- Des chats qui se noient dans un arbre à chats,
- Des chatons qui boivent sur de la glace,
- Des chevaux qui lèchent un glaçon dans un château.
J’ai également eu l’occasion d’utiliser ces jeux lors d’ateliers de médiation artistique avec les adolescents. Dans ce cadre, ils permettent de faire du dessin une activité sociale et un moment de partage.